Palmarès FESPACO 2021
Les Studios HOLPAC – Il n’y a pas eu de débat au sein du jury, La Femme du fossoyeur a fait l’unanimité.
« Un film ne doit pas prétendre des choses, et ce film ne prétend pas. Ce film raconte l’humanité de façon touchante, raconte la pauvreté mais raconte surtout une histoire d’amour. C’est ça qui est beau, c’est ça qui est fort. Et venant d’un pays difficile, qui souffre, malgré les difficultés de la Somalie, lorsque vient un film comme ça, je trouve que c’est important pour le continent africain, pour le cinéma africain », confie le président du jury, le Mauritien Abderrahmane Sissako.
ce film est tourné en 2021, La Femme du fossoyeur raconte l’histoire d’un couple amoureux, Guled et Nasra, qui vit avec son fils Mahad, dans les quartiers pauvres de Djibouti. Mais l’équilibre de cette famille est menacé parce que la mère est malade et son mari, fossoyeur, n’arrive pas à gagner assez d’argent pour couvrir les frais de santé. Ce film relate les batailles d’un homme pour sauver sa compagne, pour garder sa famille unie.
Khadar Ayderus Ahmed, 40 ans, n’était pas présent ce soir à Ouagadougou pour recevoir ce prestigieux Étalon d’or de Yennenga du Fespaco 2021. « Pour tout cinéaste africain, c’est le plus beau prix qu’on puisse avoir, c’est toute une fierté », a déclaré Abderrahmane Sissako. D’autant qu’il s’agit du premier film de Khadar Ahmed.
Le triomphe d’une jeune génération
Les femmes sont nombreuses à avoir été mises à l’honneur de cette édition. C’est ainsi une cinéaste haïtienne, Gessica Geneus qui remporte l’Étalon d’argent pour son film Freda, quand la Tunisienne Leïla Bouzid soulève l’Étalon de bronze pour Une histoire d’amour et de désir.
« La souffrance est racontée dans beaucoup de films que nous avons vus, mais la beauté surtout, la force. Et c’est ça le cinéma. Ce n’est pas un cinéma misérabiliste. Même si on rencontre la misère, ce n’est pas misérabiliste du tout. Et c’est porté par une génération jeune. Tous ceux qui ont eu des prix ont entre 30 et 35 ans maximum. Et ça c’est nouveau aussi, dans le palmarès du Fespaco. »
La Nuit des rois de l’Ivoirien Philippe Lacote repart avec le meilleur décor. Côté documentaire, c’est le Burkinabè Moumouni Sano qui se voit décerné l’Étalon d’or pour Garderie nocturne. L’histoire de Maman Coda qui accueille chaque soir chez elle les enfants des prostituées d’un quartier de Bobo Dioulasso. Pour le réalisateur, ce prix est donc une immense fierté.
L’Étalon d’argent échoit à Aïssa Maïga pour son documentaire Marcher sur l’eau.
Présent à la cérémonie, le président burkinabè Roch Marc Christian Kaboré a déclaré que l’État devait soutenir davantage le cinéma.
FESPACO 2021 : Le palmarès des prix spéciaux
Voici le palmarès des prix spéciaux de la 27e édition du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO), décernés vendredi 22 octobre 2021, à la veille de la clôture.
- Prix Thomas Sankara : Mohamed Kheidr, Egypte
- Prix Spécial CEDEAO de l’intégration pour le meilleur film ouest-africain : Boubacar Diallo, Burkina Faso
- Prix de la meilleure réalisatrice ouest-africaine : Aicha Macky, Niger
- Prix du meilleur plus jeune réalisateur de film d’école : Agnon Flora Dongbehounde, Bénin
- Prix du meilleur plus jeune comédien ou comédienne : Temi Ami-Williams, Nigeria
- Prix spécial femme, ambassadrice de paix : Aicha Macky, Niger
- Prix spécial Assemblée nationale du Burkina Faso : Mahamat Saleh Haroun, Tchad
- Prix de la critique africaine Paulin Soumanon Vieyra : Khadar Ahmed, Somalie
- Prix spécial UEMOA de long métrage : Dia Mamdou, Sénégal
- Prix spécial UEMOA de court métrage : Moly Kane, Sénégal
- Prix spécial UEMOA de documentaire : Aissa Maiga, Sénégal
- Prix spécial Sembene Ousmane : Msangi Ekwa, Tanzanie
- Prix Signis : Sangi Ekwa, Tanzanie
- Prix spécial paix et sécurité : Maria Lekow/ Christopher King, Kenya
- Prix de la chance : Mohamed Kheidr, Egypte
- Prix Felix Houphouët-Boigny : Carine Bado, Burkina Faso
- Prix de la ville de Ouaga : Moumouni Sanou, Burkina Faso